Plusieurs mois que je suis inscrit à ce triathlon mais maintenant c’est le jour J et le trouillomètre est à zéro !

J’ai opté pour le format sprint plus (mix entre sprint et distance olympique, idéal pour les piètres nageurs) : 800 m / 40 km (44 en fait) / 8 km (9 en fait)

Nous nous levons à 4 h 15 et prenons la route à 5 h 15 direction CHANTILLY (pas l’idéal sportivement parlant mais bon, c’était la seule solution…).

Arrivée à 7 h 30 au parking (H – 90 min), c’est bon je suis large.

Je n’avais pas anticipé l’organisation un peu lourde d’un tel triathlon : 20 min pour rejoindre la zone de départ, 20 min pour prendre mon dossard et 10 min pour rejoindre le parc à vélo.

Il faut rentrer sur le parc à vélo en tenue (dossard, puce, …). Je commence sérieusement à stresser.

La température est chaude (eau à 21°C) : combi / pas combi… Je l’ai quand même pas achetée pour rien : COMBI !

Je prépare mes affaires : chaussures de vélo et chaussettes (perte de temps mais bon, je ne conçois pas pour le moment de courir sans chaussettes), porte-dossard, casque, chaussures de running et casquette.

Ça y est je suis prêt, départ dans 15 min (y avait rien de trop en fait…), briefing en franglais (pas tout compris, mais bon, j’ai pas l’intention d’être en tête de toutes façons…). Maintenant il faut se mettre à l’eau et là c’est le drame : dégueul…, les pieds dans la vase, des OFNI (Objets Flottants Non Identifiés) un peu partout… tous les concurrents semblent un peu écœurés…

Compte à rebours, et c’est le départ, je pars doucement pour éviter la cohue… Au bout de 100 m, c’est la panique, je n’arrive plus à respirer : combi oppressante (1ère fois que je nage avec), eau opaque et dégueu, coups de pieds… je m’arrête et marche (et oui, à Chantilly, on a pied), je retire mes lunettes et pense un moment abandonner.

Je ventile fort et essaie de reprendre mes esprits, je reprend une brasse lente et calme en essayant de vaincre la panique, toujours présente, surtout que nous nageons à présent dans les algues. A la quatrième bouée (300 m) je me prends un coup de poing dans les lunettes (t’excuses pas, c’est pas la peine), je bois la tasse (ce qui, étant donné l’aspect de l’eau, me fait craindre la septicémie) et nouvelle panique, je remarche…

Au 400 m, je vaincs (enfin) l’appréhension des eaux troubles et prend un rythme de croisière dans une belle brasse coulée (arrêtons de penser à l’eau). A 500 m, la famille est sur le bord et m’encourage et là je me rends vraiment compte de la chance que j’ai de participer à un tel événement et accélère… Une brasse coulée de compét’, je remonte un à un les concurrents, d’autant plus que je m’oriente très bien en brasse par rapport aux crawlers qui zigzaguent devant moi : conclusion, à mon niveau, une bonne brasse coulée semble plus efficace qu’un mauvais crawl. Mon fils me lance un : pourquoi tu nages pas le crawl ?

…. comment dire ? et bien, parce que je n’y arrive pas, parce que je n’arrive pas à respirer dans cette eau en crawl.

Je vois la rampe d’accès et cela décuple mes forces, j’accélère encore et dépasse quelques concurrents : au final, je mets 20 min soit le même temps qu’en piscine quelques jours avant (autant dire, vu le départ, que ma seconde moitié de course a été rapide).

Je sors de l’eau en 280e position (y en a quand même 150 derrière moi !)

Comme je l’ai vu à la télé, je retire ma combi en courant et arrive au parc à vélo, je perds du temps à m’essuyer les pieds et à mettre des chaussettes et c’est parti pour 40 kms de vélo. Je cours avec les chaussures de vélo, je n’ai pas encore assez d’expérience pour tenter de me chausser sur le vélo (ça viendra…).

Je pars prudemment afin de prendre mes marques. Étonnamment, c’est la partie sur laquelle je vais prendre le plus de plaisir, j’ai un bon rythme (32 km/h de moyenne), le parcours est roulant et je double un à un les autres concurrents. dans la première boucle, nous sommes un peu ralentis par les voitures dans Senlis (dingue que la circulation n’ait pas été coupée…), c’est limite.

Sur la fin de la deuxième boucle, je suis doublé par les formule 1 de la seconde vague. Dans les trois derniers kilomètres, je suis limite « drafting » et me sers des meilleurs pour prendre un rythme plus soutenu, je fais les derniers kilomètres à près de 38 km/h (j’aurais peut-être pu aller plus vite sur le reste).

Je pose le vélo content de moi (j’ai gagné pas mal de places sur cette discipline, même si le départ en vagues ne permet pas de se rendre compte du niveau global).

Je suis content d’attaquer la course à pied (ma discipline de référence) et attaque sur un rythme correct (4′ 45 / km). Au bout d’un kilomètre, je dois me rendre à l’évidence : 40 kms de vélo + une prépa de 3 mois pour une course de montagne (Sierre-Zinal) m’ont considérablement handicapé pour un 10 km sur plat, j’ai les jambes dures et elles ne réagissent pas. Je m’accroche et je sers les dents (il fait chaud !), mon rythme diminue petit à petit (je finirai en 5′ 15 / km, même pas mon allure de marathon…). Malgré une allure lente, loin de mes références, je doublerai pas mal de monde en course à pied (je suis 147e sur cette partie, les gens ont du souffrir de la chaleur).

Le parcours de running dans le parc du château est très sympa, je m’approche de l’arrivée et passe la ligne d’arrivée avec ma fille (génial !).

Très heureux de l’avoir fait… la performance sportive est très nettement perfectible mais le plus important est fait : déverrouiller mon compteur et vaincre mon appréhension de la partie natation.

En conclusion, j’ai adoré (mettons de côté les 400 premiers mètres de natation) et compte bien m’améliorer en 2017 (j’ai tout l’hiver pour bosser la partie natation).

Clément

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